Les femmes de Kolotomo peuvent-elles nourrir leur village? OUI, c'est possible!
Femmes à Segou Mali projet SOS SAHEL lu |
En tout cas cette assurance leur a été donnée par le
spécialiste en irrigation lors d’une visite de suivi des installations de
goutte à goutte dans le périmètre maraîcher mise en place par SOS Sahel
International au bénéfice des femmes. La phase expérimentale du système
d’irrigation a été installée en juin 2012 sur une superficie de deux hectares.
L’exploitation de la parcelle est assurée par une soixantaine de femmes du
village organisées en Association des exploitantes du périmètre maraîcher.
Avant le démarrage des travaux d’exploitation, cette
Association a reçu une formation sur sa structuration, son fonctionnement et la
gestion du périmètre maraîcher Au terme de cette formation, les membres de
l’Association ont pris l’engagement de commencer l’exploitation du périmètre
plus tôt, pendant l’hivernage et de prendre plus de responsabilités quant à sa
gestion. Elles attendaient impatiemment le système de goutte à goutte pour voir
leurs ambitions se réaliser. Elles espèrent que le développement du maraîchage
pourra remplacer la coupe de bois qui n’existe plus sur leur terroir.
Phase expérimentale de goutte à goutte à Ségou au Mali @ SOS SAHEL Lu |
Pour cette phase expérimentale, la culture choisie est le
gombo compte tenu de son rendement et la facilité d’entretien et de production.
En plus son écoulement est facile sur le marché de Ségou. Aussi, cette culture
est peu exposée aux dégâts d’animaux et d’insectes. Elle pourrit moins, ce qui
fait que les pertes sont minimes au moment des récoltes. Cette année, en raison
de l’abondance des pluies, les femmes se rendent compte, après les semis du
gombo que l’entretien de leurs parcelles maraîchères coïncide avec les travaux
champêtres, auxquelles elles participent auprès de leurs époux. Abandonner les
travaux champêtres pour la culture de gombo devient un choix difficile. Les
femmes manquent d’argument pour convaincre leurs époux. Finalement, la priorité
est accordée aux travaux champêtres, comme d’habitude et la mise en place des
cultures de gombo prend du retard. Elle va se poursuivre jusqu’en fin octobre.
Actuellement, les travaux champêtres ont diminué d’intensité et les femmes
disposent de temps pour s’occuper de leurs parcelles maraîchères.
Le constat d’ensemble est encourageant. Toutes les parcelles
ont été semées et ont fait l’objet d’un premier sarclage. Les premiers semis
ont commencé à produire. Du gombo a été récolté sur au moins une quinzaine de
parcelles. Ces premières récoltes ont été autoconsommées par les familles des
exploitantes. Quelques-unes ont vendu leur surplus dans le village.
Actuellement il y a un engouement perceptible chez la
plupart des exploitantes quant à l’état des premiers semis. Les retardataires
regrettent d’avoir négligé les conseils techniques. Lors de notre passage,
beaucoup de femmes étaient dans le périmètre soit pour faire le sarclage et le
binage, soit pour épandre de la fumure organique, soit pour faire le buttage.
Le spécialiste en irrigation a saisi l’occasion pour donner des conseils de
préparation du sol. C’est-à-dire des conseils sur le buttage lorsqu’il y a des
cultures sur la planche et, des conseils sur la confection des planches
lorsqu’il n’y a pas de culture dessus. Les femmes ont reçu l’assurance qu’à la
prochaine saison des pluies, le choix entre culture maraîchère et appui aux
travaux champêtres sera plus aisé. Car, il sera fait par les hommes eux-mêmes
qui auront goutté aux produits de la vente gombo…