vendredi 19 octobre 2012

Projet Segou au Mali, point de situation 10/2012


Les femmes de Kolotomo peuvent-elles nourrir leur village? OUI, c'est possible!

Femmes à Segou Mali projet SOS SAHEL lu
En tout cas cette assurance leur a été donnée par le spécialiste en irrigation lors d’une visite de suivi des installations de goutte à goutte dans le périmètre maraîcher mise en place par SOS Sahel International au bénéfice des femmes. La phase expérimentale du système d’irrigation a été installée en juin 2012 sur une superficie de deux hectares. L’exploitation de la parcelle est assurée par une soixantaine de femmes du village organisées en Association des exploitantes du périmètre maraîcher.

Avant le démarrage des travaux d’exploitation, cette Association a reçu une formation sur sa structuration, son fonctionnement et la gestion du périmètre maraîcher  Au terme de cette formation, les membres de l’Association ont pris l’engagement de commencer l’exploitation du périmètre plus tôt, pendant l’hivernage et de prendre plus de responsabilités quant à sa gestion. Elles attendaient impatiemment le système de goutte à goutte pour voir leurs ambitions se réaliser. Elles espèrent que le développement du maraîchage pourra remplacer la coupe de bois qui n’existe plus sur leur terroir.

Phase expérimentale de goutte à goutte à Ségou au Mali @ SOS SAHEL Lu
Pour cette phase expérimentale, la culture choisie est le gombo compte tenu de son rendement et la facilité d’entretien et de production. En plus son écoulement est facile sur le marché de Ségou. Aussi, cette culture est peu exposée aux dégâts d’animaux et d’insectes. Elle pourrit moins, ce qui fait que les pertes sont minimes au moment des récoltes. Cette année, en raison de l’abondance des pluies, les femmes se rendent compte, après les semis du gombo que l’entretien de leurs parcelles maraîchères coïncide avec les travaux champêtres, auxquelles elles participent auprès de leurs époux. Abandonner les travaux champêtres pour la culture de gombo devient un choix difficile. Les femmes manquent d’argument pour convaincre leurs époux. Finalement, la priorité est accordée aux travaux champêtres, comme d’habitude et la mise en place des cultures de gombo prend du retard. Elle va se poursuivre jusqu’en fin octobre. Actuellement, les travaux champêtres ont diminué d’intensité et les femmes disposent de temps pour s’occuper de leurs parcelles maraîchères.

Le constat d’ensemble est encourageant. Toutes les parcelles ont été semées et ont fait l’objet d’un premier sarclage. Les premiers semis ont commencé à produire. Du gombo a été récolté sur au moins une quinzaine de parcelles. Ces premières récoltes ont été autoconsommées par les familles des exploitantes. Quelques-unes ont vendu leur surplus dans le village.

Actuellement il y a un engouement perceptible chez la plupart des exploitantes quant à l’état des premiers semis. Les retardataires regrettent d’avoir négligé les conseils techniques. Lors de notre passage, beaucoup de femmes étaient dans le périmètre soit pour faire le sarclage et le binage, soit pour épandre de la fumure organique, soit pour faire le buttage. Le spécialiste en irrigation a saisi l’occasion pour donner des conseils de préparation du sol. C’est-à-dire des conseils sur le buttage lorsqu’il y a des cultures sur la planche et, des conseils sur la confection des planches lorsqu’il n’y a pas de culture dessus. Les femmes ont reçu l’assurance qu’à la prochaine saison des pluies, le choix entre culture maraîchère et appui aux travaux champêtres sera plus aisé. Car, il sera fait par les hommes eux-mêmes qui auront goutté aux produits de la vente gombo…

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